dimanche 14 janvier 2018

Le secteur du touristique a rapporté 16 millions de dollars américains en 2017

« Après la fièvre électorale de 2015, le secteur du tourisme va mieux », telles sont les propos de Léonidas Habonimana, directeur général de l’Office national du tourisme (ONT), lors d’une interview accordée jeudi 11janvier 2018 à l’Agence Burundaise de Presse (ABP).
 
Se basant sur une étude de 2015 élaborée par la Banque mondiale (BM), il a indiqué le secteur du tourisme était le secteur le plus affecté de tous les secteurs par la fièvre électorale de 2015 à hauteur de 50.5%, talonnée par celui du transport.
 
Près de 2 ans après, le directeur général du tourisme est rassuré et rassure : « Le secteur se porte mieux dans la mesure où, si on analyse les statistiques des entrées dans le pays, nous voyons qu’il y a une hausse des visiteurs vers le Burundi. Le nombre de visiteurs étrangers qui était de 235.662 en 2014 a chuté jusqu’à 131.491 touristes en 2015 pour remonter jusqu’à 299.331 visiteurs. Ce qui a naturellement entrainé une hausse de recettes provenant du secteur touristique.
 
Les hôtels connaissent actuellement une hausse en termes de taux d’occupation même si cette hausse n’a pas encore atteint le seuil moyen de 65%. Ici, M. Habonimana fait la part des choses. Il distingue deux catégories d’hôtels : les hôtels haute gamme, les hôtels moyenne gamme et les hôtels petite gamme. Ce sont ces hôtels haute gamme qui ont connu plus de difficultés. Mais les hôtels moyenne gamme et petite gamme n’ont pas été aussi affectés et ont connu, par contre, un bon taux d’occupation. Selon M. Habonimana, le taux d’occupation des hôtels varie aussi en fonction de leur implantation géographique. Les hôtels de l’intérieur du pays ont toujours connu une bonne occupation allant jusqu’à 90% et la tendance est à la hausse. S’agissant des hôtels situés dans la capitale Bujumbura, la situation est tout autre, avec une occupation qui varie entre 45% et 65%.
 
A la question de savoir les facteurs qui ont contribué au redressement des affaires dans le secteur, le directeur général de l’ONT répond que « tout vient de nous, Burundais. Si les Burundais envoient une image positive de leur pays aux visiteurs potentiels, ils récoltent les fruits de cette image positive ». Les statistiques disponibles à l’ONT montrent que les recettes fiscales au cours de l’année 2017 ont atteint 16 millions de dollars américains. Par contre, fait-t-il remarquer, il y a eu une image négative sur le Burundi qui a été malheureusement véhiculé en 2015 et en 2016. Il regrette que même si le Burundi est un pays qu’on peut visiter, cette image négative qui diffère complètement de la réalité du pays traine encore dans les têtes de certaines personnes.
 
Selon le directeur général de l’ONT, l’implication des partenaires privés à travers les investissements constitue un autre facteur de reprise du secteur. « Nous avons des partenaires privés qui s’investissent. A titre illustratif, l’Office a noué un partenariat public-privé avec un entrepreneur qui a accepté d’aménager et de mettre en valeur la source la plus méridionale du fleuve Nil ainsi que les eaux thermales de Muhweza en commune de Rutovu pour un investissement de 2,5 milliards de francs burundais. » L’Office national du tourisme entretient aussi d’excellentes relations de collaboration et de partenariat avec les agences du tourisme, les tour-opérateurs, la chambre sectorielle de l’hôtellerie et tourisme ainsi que les autres services techniques des ministères du commerce, de l’Intérieur et de l’Environnement.
 
Au niveau des partenariats extérieurs, le pays a connu une baisse depuis 2015. Le directeur général en charge de l’ONT indique que l’Office reste à l’œuvre pour sensibiliser ces partenaires étrangers pour qu’ils soutiennent encore ce secteur que ce soit par le canal des appuis institutionnels ou par tout autre canal à condition que ces appuis contribuent au développement du secteur touristique.
 
D’après M. Habonimana, le tourisme intérieur a un apport financier non négligeable. Bien que le tourisme extérieur ait un apport extrêmement important de devises, il indique que l’apport du tourisme intérieur n’est pas à négliger. La prière d’action de grâce organisée par le couple présidentiel pendant 7 jours à Kayanza est un exemple éloquent. « Nous avons constaté l’impact de cette rencontre sur les hôtels de Kayanza qui étaient occupés à 100%. Certains invités ont même dû loger dans les hôtels des provinces limitrophes comme Ngozi, Muramvya », a-t-il fait remarquer. Tout ce mouvement de population a déclenché, selon lui, un besoin de consommation qui a créé des emplois à plusieurs niveaux et beaucoup de recettes sont directement allées dans les poches des personnes qui ont fourni tous ces produits et services.
 
Le directeur général de l’ONT invite toute personne capable d’organiser des événements réunissant beaucoup de gens de les organiser à l’intérieur du pays pour donner un coup de pouce au développement des provinces.
 
Près de 126 sites touristiques ont été inventoriés à travers tout le pays. Il y a ceux qui sont déjà aménagés. C’est notamment la Place de l’Indépendance, le mausolée du Prince Louis Rwagasore, le monument de l’Unité nationale. L’ONT est à l’œuvre pour sensibiliser ses partenaires à l’amélioration de la gestion et de la valorisation de ces sites. D’autres, plus nombreux encore, ne sont pas encore aménagés. Pour ceux-là, l’Office va continuer l’identification de partenaires pour conclure des Partenariats public-privés (PPP). Même si l’Etat n’a pas toujours les fonds qu’il faut pour développer ces sites, il crée des conditions nécessaires pour que ces sites soient mis en valeurs par les privés en encourageant les gens à conclure des PPP avec l’Etat.
 
Selon M. Habonimana, les perspectives de l’année 2018 s’articulent autour de trois grands axes. Le 1er axe portera sur l’identification de nouveaux PPP pour appuyer la mise en valeur des sites touristiques. Le 2ème axe concernera la mise en place d’une cartographie numérisée des sites touristiques et des établissements touristiques. « C’est la meilleure plate-forme pour promouvoir la richesse nationale dans le secteur du tourisme. Avec un bon site web et une bonne cartographie, tout habitant de la planète peut visiter ce site et avoir envie de visiter le Burundi. », a-t-il souligné. Le 3ème axe a trait à la mise en place de la classification des établissements touristiques en leur attribuant des étoiles (grades) pour améliorer la crédibilité de la qualité des services qu’ils offrent aux visiteurs.
 
BUJUMBURA, 12 jan 2018 (ABP)

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