mardi 2 janvier 2018

Emission publique animée par le Chef de l'Etat à Kayanza

Les conclusions du dialogue interne ne doivent en aucun cas être négligées

Au chef-lieu de la province de Kayanza, le président de la République du Burundi, Pierre Nkurunziza, a animé une émission publique au cours de laquelle il a répondu aux questions des journalistes et de la population. Il a rappelé à l’opinion burundaise et internationale que l’ignorance tue. 

Les journalistes ont demandé au président de la République l’objectif des séances de moralisation qu’il a préféré lui-même animer et si cette moralisation aurait déjà eu un impacte positif ou pas sur la population. Le Président Nkurunziza leur a répondu qu’au Burundi, on organise les séances de moralisation depuis bientôt cinq ans. Pour lui, cette moralisation réveille nécessairement les esprits car il y a beaucoup de réalités que beaucoup de Burundais ignorent. Il a salué le pas déjà franchi et a promis qu’elle va s’étendre à toutes les catégories de la société burundaise.  Ici, le chef de l’Etat a rappelé à l’opinion burundaise et internationale que l’ignorance tue comme le dit le proverbe rundi « Winjira mu kibira utazi ugaca inkoni utazi ». « Il n’y a pas un pays au monde qui n’a pas son secret. C’est ce secret que le président de la République a à partager avec sa population. C’est pourquoi je ne peux pax déléguer un autre pour le dire. Tous ceux qui ont déjà participé aux séances de moralisation déjà organisées se sont étonnés car ils ignoraient plus de 90% de ce que nous leur avons enseigné ».

Eclaircissement le retour aux clans

Ces derniers temps, on parle beaucoup de la restauration clanique au Burundi et certains craignent que lorsque les conflits interethniques cessent, risquent d’éclater d’autres différends basés sur les clans. A cette inquiétude émise par les journalistes, le président de la République du Burundi a dit que c’est une lourde faute de ne pas connaître son clan et qu’on ne peut pas aimer son pays sans connaître les composantes de sa société. Et de dire que tout Burundais devrait mieux connaître son clan, ses coutumes et ses traits caractéristiques. « Nous avons voulu mettre au clair la réalité burundaise car les recherches ont bien montré qu’au Burundi, il y a beaucoup de clans d’unité, notamment celui des Banyakarama qui regroupe toutes les ethnies rencontrées au Burundi », a souligné le président Nkurunziza. 

Relations avec la CEA et le Rwanda

Une autre question mise sur la table du chef de l’Etat concerne les élections du président de l’Assemblée législative de la Communauté est-africaine. Là, le chef de l’Etat a fait entendre que ces élections accusent de nombreuses lacunes. Car, étant donné que la présidence de la Communauté est rotative, la rotation à la tête de l’ALEA devrait elle aussi suivre le même processus. Pour cela, le Burundi est contre ces élections jusqu’à ce que la Communauté donne des explications claires. Concernant les mauvaises relations entre le Rwanda et le Burundi ces derniers temps, le président de la République a rappelé que le Burundi a toujours été un meilleur ami pour ses voisins mais que c’est le Rwanda qui les a, avec préméditation, détériorées, en cherchant toujours à perturber la paix et la sécurité au Burundi ainsi que les institutions burundaises. « Le Rwanda n’a pas accepté qu’une commission ad hoc vérifie la véracité des 35 plaintes qui ont été déposées à la CEA et de la CIRGL. Nous continuons d’inventorier les faits et le jour viendra où il en répondra. Qu’il soit bon ou mauvais, on doit cohabiter avec son voisin. Le jour où il voudra réparer ses dommages et entretenir de bonnes relations avec le Burundi, nous sommes prêts », a dit le chef de l’Etat. Les journalistes n’ont pas oublié de demander au Président Nkurunziza son avis sur le comportement de certaines ambassades à fermer certaines routes de la capitale. Ici, il a dit que ce qui s’est produit dernièrement est une erreur grave, et qu’il a été demandé au ministre burundais de Relations extérieures avec tous les ministres concernés de rencontrer sans délai l’ambassade française afin de remettre les choses à leur état initial.

La révision de la Constitution n’a rien à attendre du dialogue interburundais externe

Quant au dialogue inter burundais externe, le chef de l’Etat a indiqué que tout le monde devait savoir que les Burundais sont égaux en droits et en dignité. D’où ceux qui sont à l’extérieur ne devaient pas se considérer comme prioritaires. Les conclusions du dialogue interne ne doivent en aucun cas être négligées, d’où le peuple qui s’est exprimé à travers ce dernier a demandé la révision de la Constitution au moment où, pour le dialogue externe, il s’est manifesté une discordance à ce sujet. Malgré cela, le fonctionnement de l’Etat continue et le dialogue ne pourra en aucun cas freiner la mise en place de la volonté des Burundais. 

Répondant à la question sur les motivations de cette révision, le chef de l’Etat a rappelé que c’est un processus qui trouve l’origine à travers différentes recommandations des réunions, des états généraux, des retraites politiques, etc. tenues depuis les années 2012. Et de faire remarquer qu’en 2014, au tour de l’Ombudsman, les différents politiciens du Burundi, les membres de la société civile et les confessions religieuses se sont mis d’accord sur la révision de la Constitution à condition que ce processus s’amorce après les élections de 2015.Les journalistes ont voulu savoir pourquoi il est envisagé un référendum sur la constitution, un processus très coûteux alors qu’il y avait moyen de faire passer ce projet au niveau du parlement, une voie moins couteuse. A cette question, le président Nkurunziza a dit qu’en 2014, le processus de révision de la Constitution allait prendre un chemin contraire à la volonté du peuple malgré sa légalité. Et de rappeler qu’en 2005, le peuple a doté le pays d’une Constitution à travers un référendum et le processus de révision de cette dernière doit passer par la même voie.Quant à la laïcité de l’Etat qui, aux yeux de certains, est en danger avec la nouvelle Constitution puisqu’introduisant le nom de Dieu dans la prestation de serment du Président de la République et d’autres hautes personnalités avant d’entrer en fonction, Pierre Nkurunziza nuance.       « Dieu n’est pas confondu à une confession religieuse car la laïcité consacre la liberté de culte mais ne signifie pas pour autant que les Burundais deviennent athées ».

Quant à l’ordonnance ministérielle concernant la contribution financière  de la population aux élections de 2020 qui, selon les journalistes, devient obligatoire alors qu’au départ c’était volontaire, le président de la République a été clair. Au départ, c’était une contribution volontaire oui, mais cette Contribution devait être réglementée et d’ailleurs la constitution de la République souligne le devoir de tout citoyen de contribuer au développement de son pays, au renforcement de la démocratie, de la paix, etc.

Le pays avance dans l’économie mais les rapports avancés sont beaucoup plus politiques que techniques

Sur les actions à mettre en œuvre afin de relever l’économie du Burundi qui, selon les rapports des différents organismes internationaux, est classé parmi les derniers pays pauvres du monde, le chef de l’Etat dit le contraire. En cette matière, les rapports sont beaucoup plus politiques que techniques car, pour lui, les avancées en matière d’infrastructures de base visant l’amélioration du bien-être de la population, tout ce que les Burundais construisent à travers les travaux de développement communautaire ne sont mentionnés nulle part. Sur des inquiétudes sur l’objectif visant l’autofinancement à 100% du budget général de l’Etat par le Burundi, le chef de l’Etat a rassuré les Burundais. Il a dit que depuis l’indépendance le pays n’avait jamais réussi à financer son budget en hauteur de plus de 70% des recettes intérieures. Mais cela a été un pari réussi et l’objectif est que d’ici trois ans le pays finance à 100% son budget. Car, pour le président Nkurunziza, le constat a été que dans l’histoire, l’aide n’a jamais contribué au développement du pays. Et d’ajouter qu’aucun pays au monde n’a été développé par des aides. C’est un processus qui reste et restera endogène.Les journalistes ont demandé si la population burundaise va bénéficier  de l’exploitation des minerais du Burundi en phase de départ. 

Le président Nkurunziza a indiqué qu’en matière de l’exploitation des minerais, la population ne peut ne pas en bénéficier. Et de parler des faits d’entrainement. Il est revenu sur la mauvaise intention des colons qui, depuis 1930, ont inventé des divisions ethniques entre Burundais afin d’exploiter et voler tous les minerais des Burundais pendant 30 ans d’abord. Raison pour laquelle ils envisageaient l’indépendance dans les années 900 à 2000. Mais actuellement, les Burundais ont pris en mains leur destin et les minerais vont être exploités, et les effets ne peuvent pas se manifester directement dès le départ mais, d’ici quelques années, les retombées vont se manifester. 

Grâce Divine Gahimbare
Amédée Habimana
Jean Bosco Nkunzimana

http://www.ppbdi.com

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